6 mai 2010

des louchées de frustration, quelques pincées de jOie et un soupçon d'aberration


TZR, c'est une fonction dont on hérite sans vraiment le vouloir. On ne le veut pas, tout simplement parce qu'on veut du bien pour soi. On le veut parce que si on ne le voulait pas, il suffisait de se PACSER (même frauduleusement) ou de se reproduire gaiement. En résumé, pour être TZR il faut être soit un psycho-rigide plein d'idéaux ringards, soitun masochiste qui veut tester ses limites.

TZR, c'est la soubrette de l'Education Nationale, avec en plus la frustration d'avoir réussi son concours et d'être Titulaire comme les autres.

TZR, c'est la possibilté de changer d'environnement de travail (de "Zone") du jour au lendemain et de s'y adapter presqu'aussi vite. Sauf, que le TZR, tout Remplaçant qu'il est, est un être humain avant tout. Mais oui! Un TZR est un être sentimental, qui a ses humeurs et ses faiblesses. Oui, oui, mais l'élève, lui, ne pardonne pas ce genre d'écarts. Quand tu es TZR, il faut être opé et vite fait!

TZR, c'est donc le "Titulaire sur Zone de Remplacement", le kleenex qui présente l'avantage d'être réutilisable, en somme!

J'ai hérité de ce statut, bien malgré moi, il y a quelques mois. Toutes mes illusions sur l'enseignement se sont évanouies d'un seul coup. J'ai goûté aux joies des réveils à 04h30 et des trajets de 5h par jour. Mais si ce n'était que ça!

Quand tu es TZR, tu peux dire adieu à la légitimité. Tu tombes dans les baskets d'un autre. Et les baskets, elles peuvent être trop petites, trop grandes et même parfois sentir mauvais. A toi de t'adapter!

Premier remplacement: Début d'année, mais une autre m'avait déjà précédée. Il faut alors rattraper le coup et tenter d'imposer sa méthode, son accent, son physique et ses bizarreries...
Durée: 1 mois 1/2.

Deuxième remplacement: Nouveau collège. Tout est en place. La remplacée a serré la vis et fait régner la terreur. Moi, j'arrive, baskets aux pieds et sourire aux lèvres. L'élève normalement constitué a envie de rattraper le temps perdu et de "se faire la remplaçante". Galère pendant des mois. Lutte acharnée pour faire comprendre que mon "approche de l'apprentissage des langues axé sur le ludique et la réalisation de tâches en fin de parcours séquentiel" (plus connue sous le terme de "cool attitude") est aussi valable que la classique. Mes nouveaux élèves m'en sont reconnaissants mais le témoignent de manière plutôt incongrue: l'indiscpline règne et mon moral flanche. Sang, labeur, larmes et sueur.
Durée: 6 mois.

Je quitte donc le navire avant qu'un troisième remplacement me soit proposé dans le même établissement. L'autorité se nourrit avant tout de la réputation. Je devais partir.

Troisième remplacement: ?

Pas de toisième remplacement pour l'instant. Deux jours après avoir contacté mes supérieurs, j'attends toujours.

TZR, c'est donc des louchées de frustration, quelques pincées de jOie et un soupçon d'aberration!

Vive l'Education!

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